Werra s'est construite autour des projets de plusieurs jeunes diplômés, conscients que la géopolitique et la sécurité sont des domaines intéressants mais aussi complexes. Ainsi, nos équipes vous offrent la possibilité de lire des mémoires de recherche de qualité, fruits d'années d'études et de recherches de certains de nos membres, vous permettant de mieux saisir les enjeux de certains domaines, de régions délicates. Cette rubrique a également pour objectif de mettre en valeur les travaux de jeunes diplômés talentueux, offrant une vision nouvelle de la géopolitique et de la sécurité.

19/04/2023

 

"Violence dans le secteur extractif" par Gabriel Lagrange et Romane Lord-Morin

 

"Le 1er décembre 2022, le lancement de la production commerciale de la mine d’or de Bomboré (Burkina Faso) a été officialisée par le président de l’entreprise canadienne Oraison Gold, détentrice de 90% du projet, conjointement avec le ministre des Mines burkinabé, détenteur du reste des parts de la mine. Si la compagnie présente ce projet comme « une étape importante [qui] transforme la société en producteur » (Agence ecofin, 2022), la population locale a toujours contesté cette affirmation (...). L’activité extractive consiste à prélever des ressources naturelles issues des couches terrestres dans l’objectif de les revendre. Il s’agit d’une activité contestée en raison du caractère non renouvelable des ressources extraites, mais également des destructions occasionnées par l’extraction. Sa généralisation et son caractère systématique et/ou systémique a entraîné la création d’un nouveau terme, l’extractivisme."

08/11/2022

 

Mémoire de fin d'études - Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence

"Les Nouvelles Routes de la Soie à l’aube du Grand Renouveau de la Nation Chinoise" par Mme Roxanne Andrieux

 

Extrait : 

"Ainsi, pour mieux comprendre la dimension stratégique des Nouvelles Routes de la soie, il faut présenter les différents objectifs auxquels elles tentent de répondre. Tout d’abord, comme nous avons pu l’évoquer, les enjeux au niveau national sont multiples : désenclaver les régions reculées comme le Xinjiang par la construction des routes terrestres se dirigeant vers l’Asie centrale, et réduire les déséquilibres internes entre régions côtières et intérieures. Cette volonté s’inscrit dans la volonté de Xi de réduction de la pauvreté et de la création d’une société de moyenne aisance. De même, les routes permettent à la Chine de sécuriser ses approvisionnements, notamment en matière premières, ainsi que ses exportations, pour désengorger les ports chinois"

03/03/2022

 

Mémoire de Master - IRIS Sup'

"Xi Jinping et le nouveau contrat social chinois : Le patriotisme au fondement de la légitimité du parti" par M. Arnaud Souzy 

 

Extrait : 

"Après trois décennies de croissance à deux chiffres, la Chine est entrée dans une phase nouvelle de son développement. La « Nouvelle norme » évoquée par Xi Jinping en 2017 implique un probable ralentissement économique dans la décennie à venir, avec des taux inférieurs à sept pour cent. Un essoufflement qui n’est pas sans susciter plusieurs interrogations quant à la viabilité du modèle politique chinois, en grande partie assis sur sa capacité à assurer la prospérité de la population. Car si les contradictions du régime restent « admissibles tant qu'il y aura une croissance économique soutenue, c'est-à-dire, afin de ne pas rencontrer des problèmes structuraux, au-dessus de 7% par an1 », quelles seront les conséquences politiques de cette contraction ? Quid du soutien implicite des dizaines de millions de citadins qui se sont enrichis ? Quid de la promesse faite aux millions de Chinois en situation d’extrême pauvreté ? Et en dernier ressort, quid du contrat social à la chinoise et de la légitimité du Parti ? (...) »

27/01/2022

 

Mémoire de Master II Sécurité Globale - Université de Bordeaux

"La politique étrangère des micros-Etats entre l'influence de la coopération internationale et les exigences de la démonstration de la puissance : approche comparative entre le Qatar et les Emirats Arabes Unis (2011-2020)" par M. Walid Es-Sakr

 

Extrait : 

"Les travaux de recherche publiés lors des deux dernières décennies en lien avec le sujet de ce mémoire peuvent être distingués selon leur axe de recherche précis : il y a ceux centrés sur le conflit de leadership dans le cadre de la péninsule arabique, ces tensions ont été caractérisées par l’instabilité des relations diplomatiques surtout lors de l’implication importante de l’émir du Qatar dans les différentes affaires de la région, en parlant de la réputation acquise dans le processus de médiation et de résolution des conflits ainsi que la mise en place des mécanismes de réforme politique pour créer une certaine représentation politique quelconque. Ensuite, Il y a ceux qui se rapportent aux conflits venant de la crainte partagée des États voisins du rôle joué par le Qatar via ses propres outils d’intervention : l’influence des Frères Musulmans, la possession d’une machine médiatique puissante (Al Jazeera), des rapports géopolitiques avec des groupes non-étatiques. Autrement dit, ces différences cumulées produisent des réponses totalement différentes entre un Etat, apportant son soutien aux forces démocratiques des Etats en transition ainsi que l’autre État (EAU), connu comme le leader du courant contrerévolutionnaire. (...)"

14/10/2021

 

Mémoire de Master 1 Relations et Affaires Internationales - ILERI

"La militarisation de la lutte contre le narcotrafic au Mexique de Vicente Fox à Andrés Manuel López Obrador"  par Mme Justine Vidal 

 

Extrait :

"En mars 2011 a lieu au Mexique, dans l’État du Tamaulipas, le second massacre de San Fernando, coûtant la vie à 193 personnes. Les auteurs de la tuerie sont le cartel de Los Zetas, considéré comme le cartel le plus violent et l’un des plus puissant du Mexique. Les attentats de ce type sont très nombreux, et les pertes humaines liées au trafic de drogue sont, chaque année, considérables dans le pays. Difficile à contrôler, à maîtriser et à arrêter, le narcotrafic est devenu un véritable enjeu pour le gouvernement mexicain, qui multiplie les stratégies afin de lutter efficacement contre cette activité illégale omniprésente sur le territoire. 

Depuis la fin de la guerre froide et la crise des missiles de Cuba en 1962 puis les
guerres d’Amérique centrale dans les années 1980 opposant les États-Unis et l’URSS, le continent latino-américain n’a plus été le territoire de conflits armés. Cette réalité militaire ne signifie pas pour autant que le continent n’est plus soumis à de sérieuses tensions. En effet, les enjeux ont changé de nature, il ne s’agit plus de conflits opposant une nation à une autre sur un territoire donné. Les menaces sont aujourd’hui endémiques, elles font partie du fonctionnement même du pays. Le trafic de drogue, ce que nous appelons narcotrafic, est la menace qui pèse le plus sur la société mexicaine et qui a fondamentalement modifié la structure de l’État et de la société (...)."

24/09/2021

 

Mémoire de Master 1 Diplomatie et Relations Internationales - HEIP

"L'évolution de la stratégie militaire russe en Syrie" par M. Justin Felio

 

Extrait :

"En 2011, dans le contexte des « Printemps Arabe », éclate en Syrie de nombreuses
manifestations défavorables au pouvoir en place, et avec la volonté de mettre en place un pouvoir politique démocratique dans le pays. Le régime dirigé par Bashar al-Assad va brutalement réprimer ces mouvements, ce qui va donner suite à de nombreux affrontements violents. De nombreuses parties vont ensuite prendre part à ce qui deviendra un conflit majeur dans la région. On retrouve entre autres : l’Armée Syrienne Libre qui rassemble une grande partie des groupes rebelles, des forces kurdes avec en tête de liste le Partie de l’Union démocratique (PYD) et le Parti des Travailleurs de Kurdistan (PKK). En 2012 et 2013 des groupuscules djihadistes s’ingéreront dans ce conflit, en particulier l’Etat islamique. Aussi une
coalition internationale va être créée en 2014, avec comme objectif de soutenir les forces rebelles et combattre les groupes djihadistes, et composée notamment des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni."

16/07/2021

 

Mémoire de Master 2 d'Histoire des Relations Internationales - Sorbonne Université

"De l'Etat défaillant comme vecteur de conflictualité régionale : le cas libyen" par M. Daoud Noël Massenat 

 

Extrait :

 

"L’histoire du désastre actuel en Libye commence chez son voisin tunisien. Le 17 décembre 2010, dans le ville de Sidi Bouzid dans le sud de la Tunisie, Tarek (dit Mohammed) Bouazizi, un vendeur ambulant de fruits et légumes se voit confisqué sa marchandise et brutalisé par les policiers municipaux. En désespoir de cause, celui-ci s’immole par le feu. (...) C’est dans la ville que Benghazi que souffle tout d’abord le vent printanier libyen. L’arrestation d’un militant des droits de l’homme provoque des émeutes dans la grande cité de Cyrénaïque. En quête de justice, le mouvement est alors porté par les mères et les sœurs, et veuves des massacrés d’Abou Slim — une prison tripolitaine où furent exécutés sommairement 1200 jihadistes supposés le 29 juin 1996 — la manifestation prend forme dans la place principale de Benghazi, et gagne en ampleur jour après jour. Très vite, grâce à la défection de milliers de militaires, la rébellion civile s’empare de tous les postes de pouvoir et la Cyrénaïque échappe au contrôle de Kadhafi alors que dans la région occidentale voisine, la Tripolitaine, la contestation est brisée dans le sang. (...)"

08/07/2021

 

Mémoire de Master I d'Histoire - Relations internationales, Parcours sécurité-défense

"La Milk Tea Alliance, ou l'expression politique d'une colère grandissante en Asie orientale" par Mme Maël Testud-Couedic

 

Extrait : 

 

"Depuis quelques années et à l’aube du « siècle chinois », le continent asiatique et plus particulièrement l’Asie du Sud-Est, connaît un vent d’autoritarisme qui s’avère être particulièrement durable. Bien que la région ait connu des années démocratiques, relativement prospères au cours du XXème siècle, cette période semble désormais bien lointaine ; au grand damne des jeunes et des plus anciennes générations, d’autant plus que les identités restent encore en construction en Asie du SudEst. En effet, nous assistons aujourd’hui à un regain des méthodes populistes et autoritaires et à une sérieuse consolidation des régimes répressifs. L’encourageante croissance économique au tournant du XXIème siècle en Asie du Sud-Est et l’essor d’une classe moyenne n’ont pas réussi à limiter l’instabilité politique dans certains pays, comme en Thaïlande, et n’ont pas suffi à limiter l’installation pérenne de régimes politiques peu respectueux des Droits de l’Homme, à l’exemple de celui dirigé par Rodrigo Duterte aux Philippines depuis 2016. Dans le sillage du modèle chinois, les libertés politiques et publiques semblent alors très fragilisées et loin d’être acquises. (...)"

29/04/2021

 

Mémoire de Master I de Géopolitique 

"Les 'minerais de sang', facteurs de conflits au Kivu (République démocratique de Congo)" par M. Melvil Bossé

 

Extrait

 

"Depuis la fin de la Deuxième guerre du Congo en 2003, la République Démocratique du Congo (RDC) n’est officiellement plus un Etat en guerre. Ce vaste pays d’Afrique centrale, dont le territoire couvre une superficie d’environ 2 345 000 km² (soit plus de quatre fois la France), connaît pourtant des déchirements internes et un conflit qui perdure toujours aujourd’hui. C’est dans l’Est de la RDC, au sein des provinces orientales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, que les luttes armées se manifestent encore. Ainsi au Kivu, région frontalière de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie, se situant à 1500 km de la capitale congolaise Kinshasa, les factions rebelles et autres milices engagées dans la guerre prennent part à un conflit qui a constitué le prolongement de la « grande guerre d’Afrique » dans les années 2000. Celle-ci désigne la Deuxième guerre du Congo, qui a impliqué neuf pays africains ainsi qu’une trentaine de groupes armés entre 1998 et 2003. Il s’agit du plus important conflit interétatique de l’histoire de l’Afrique contemporaine, ayant entraîné le plus lourd bilan humain depuis la Seconde Guerre mondiale : plus de trois millions de morts, ainsi qu’un million de déplacés. (...)"

13/02/2021

 

Mémoire de Master I Géopolitique et Relations Internationales 

"Le dossier nucléaire iranien de 2002 à aujourd’hui : La diplomatie française dans le processus de négociation" par M. Marwan Rachidi

 

Extrait : 

 

"L’administration américaine accuse l’Iran et l’Irak, entre autres, de chercher à acquérir des armes de destruction massives. Dans le cadre de cette période de crispation, une rupture totale apparaît lorsque le nouveau président du régime iranien M. Ahmadinejad - élu le 24 juin 2005 succédant ainsi au modéré M. Khatami - fit le choix de tourner le dos aux exigences internationales en refusant la ratification du protocole additionnel au TNP. Ce dernier a été élu, en adoptant une posture plus dure vis-à-vis de l’Occident, par un peuple qui percevait son prédécesseur comme quelqu’un de trop laxiste, au regard des concessions faites aux Occidentaux en les laissant visiter les complexes nucléaires du pays. (...) M. Ahmadinejad refuse catégoriquement de ratifier ce texte, en plus de faire le choix de poursuivre le programme d’enrichissement en uranium. Il adopte ainsi une posture de résistance et de défi à l’égard de l’Union Européenne et des Etats-Unis, notamment en refusant les visites de l’AIEA ou toute autre agence internationale dans les centrales nucléaires et en affirmant le droit inaliénable de l’Iran à accéder à l’énergie nucléaire – aspects sur lesquels il avait basé une partie de sa campagne.  (...)"

05/02/2021

 

Mémoire de Master II Géopolitique et Sécurité internationale 

"Létalité et autonomisation : évolutions et apports pour les drones aériens militaires" par Mme Eva Burgat

 

Extrait : 

 

"Le drone aérien ne doit pas être considéré comme un « vecteur aérien » mais bien comme un système à part entière. Un « système de drones aérien » peut être défini comme « un ensemble de modules notamment techniques permettant aux opérateurs de mettre en œuvre le vecteur aérien afin de remplir la mission confiée. L’homme occupe une place centrale dans ce système, même s’il se trouve physiquement déporté à distance du vecteur aérien, parfois jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres » (...) Le drone, de par sa capacité d’emport d’arme et de feu, voit sa nature changer. Les drones armés sont devenus de réels systèmes opérationnels ayant acquis une certaine maturité technique, permettant de remplacer certains systèmes actuels, afin de substituer l’homme ou d’effectuer des tâches qu’il n’avait pas la capacité de réaliser. Les missions pour lesquelles sont déployés ces drones passent par le commandement, le renseignement, l’opération et le soutien dans le cadre de conflits conventionnels, mais également des campagnes de contre insurrections."

30/01/2021 

 

Mémoire de Master II Géostratégie, Défense et Sécurité Internationale

"Le rapport de force entre Erbil et Bagdad et ses évolutions dans le cadre de la lutte contre l’État islamique à partir de 2014 : un renforcement stratégique de la place du Kurdistan dans l’espace régional." par Mme Alice Gueret

 

Extrait :

 

"En juin 2014, Abou Bakr Al Baghdadi annonce lors de la prise de Mossoul l’implantation en Irak et en Syrie du Califat de l’État islamique. Avec seulement quelques centaines de combattants, l’organisation terroriste parvient à s’emparer de la deuxième ville d’Irak. Cet événement semble constituer un tournant dans les relations entre Erbil et Bagdad, attribuant à la capitale du Kurdistan un poids particulier dans les dynamiques nationales et régionales, dans le cadre de la lutte anti-djihadiste. Acteur incontournable sur la scène régionale, le Gouvernement Régional du Kurdistan s’est vu conférer une confiance accrue en cette période de troubles en Irak et plus largement au Moyen-Orient (...)   Le 25 septembre 2017, un référendum sur l’indépendance est organisé dans la région autonome et les territoires disputés aux mains des Kurdes depuis 2014, provoquant l’ire de Bagdad et entraînant de lourdes conséquences sur la situation politique, économique et sociale du Kurdistan...."